Hybrid-Art - Art Numeric

Création hybride croisant photographie, dessin et peinture acrylique. Le résultat final est reproduit numériquement afin de créer un fichier destiné à l'impression à l'encre pigmentée sur toile de peintre et papier d'art.
Cette pratique permet la création d'images nouvelles par l'alliance artistique de ces techniques anciennes et contemporaines.

PEINTURE NUMÉRIQUE

QU'EST-CE QUE LA PEINTURE NUMÉRIQUE ?

Tordons d'abord le cou à cette inconscience collective qui consiste à dire que la peinture numérique c'est facile. En dehors du fait que cela permet à l'artiste de ne pas se salir les mains, de ne pas attendre le séchage de sa toile, de refaire son oeuvre à l'infini, la peinture numérique CE N'EST PAS FACILE !.

Comme en peinture traditionnelle, on se sert d'un « pinceau » (stylet), d'une toile (écran ou tablette graphique – Le top du top des tablettes graphiques, c'est par ici : Wacom), comme en peinture traditionnelle, il faut d'abord savoir dessiner, faire des croquis, réfléchir à la composition de sa toile, à ses couleurs. Et comme en peinture traditionnelle, cela prend du temps, c'est un vrai métier. De la même façon que personne ne saurait maîtriser la peinture classique sans préalablement travailler beaucoup, personne ne pourrait maîtriser la peinture numérique sans avoir préalablement beaucoup travaillé.

Car, à l'inverse de la photographie – où l'appareil construit seul l'essentiel de l'image-, en peinture numérique, il n'y a pas d'image sans le geste de peindre effectué par la main.
2. De quels noms d'oiseaux est affublée cette chose ? :

On peut dire : Digital Art, Digital Painting, Peinture Digitale, Peinture Numérique. J'ai choisi volontairement la dernière car cette appellation me parait être la plus « parlante » en français.

3. Caractéristiques :

« La différence principale entre la peinture numérique et la peinture traditionnelle est le processus de création non linéaire. Un artiste peut peindre sur plusieurs Calques (à l'instar des techniques du dessin animé traditionnel), qui peuvent être édités indépendamment. En outre, la possibilité de défaire et refaire la peinture libère l'artiste des contraintes d'un processus linéaire et comme dans les techniques de peinture traditionnelle occidentale, permet le repentir (« repeindre par dessus ») …

On retrouve des gommes à effacer, des crayons, des brosses, des peignes et une variété d'outils originaux permettant de réaliser des peintures. La tablette graphique permet à l'artiste de travailler avec les mouvements précis de la main et de transmettre selon les modèles, pression, inclinaison, vitesse etc…

La peinture numérique prospère et est couramment employée dans l'industrie graphique, le cinéma, la télévision et les jeux vidéo (Mattpainting), mais aussi certains magazines spécialisés dans le fantastique. Il existe de nombreux logiciels de peinture numérique comme Corel Painter, Artrage, MyPaint, Open Canvas et d'autres moins spécialisés qui conviennent assez bien à cette tâche Adobe Photoshop, Corel Paint Shop Pro, GIMP ou Krita, qui donnent aux artistes un environnement semblable à celui d'un peintre classique : une toile, des outils de peinture, des palettes de mélange et une multitude d'options de couleur. » (Source Wikipédia)
4. Quelles sont les techniques de la peinture numérique ou Digital Art ? :

La peinture numérique n'étant qu'une technique, tous les mouvements de la peinture traditionnelle pourraient y être représentés, la liste sur ce lien : mouvements en peinture.

Cependant, cette technique ayant été essentiellement représentée dans l'industrie graphique (qui en est l'origine), ces dernières années, on y retrouve 2 techniques qui lui sont propres :

Speed painting : A l'origine, le speed painting était essentiellement l'équivalent du croquis en dessin traditionnel, et consistait à peindre en 1H30 maximum, une oeuvre détaillée. C'était la partie recherches et expérimentations du painting. Aujourd'hui la limite de temps est un peu floue, certains disent qu'il doit prendre entre 1h30 et 3h00, d'autres que cela dépend de la somme de travail amenant au résultat…Pour avoir une idée du speed painting « originel » la vidéo ci-dessous (avec l'incomparable MOEBIUS), et pour avoir une idée de ce qui est appelé speed painting aujourd'hui c'est par ici : (Painting d'Albert Einstein, en musique ). Il existe des centaines de vidéos n'hésitez pas à vous ballader sur Youtube.

Matte painting : Le matte painting est une technique cinématographique qui consiste à peindre les décors des films…. Loin des décors des débuts du cinéma où les acteurs tournaient devant des toiles peintes, aujourd'hui les scènes filmées sont intégrées directement sur les mattes painting. La qualité et le niveau de détails des oeuvres des mattes painters dépend essentiellement de la durée du plan. (exemple moins de 4 secondes : peu de détails, à 10 secondes un très grand niveau de détails). Pour vous donner une idée, un lien parmi d'autres : http://mattepainting.org/

5. Imprimer une oeuvre numérique :

Et c'est là qu'intervient la partie à la fois la plus ludique et la plus contraignante de la peinture numérique. En effet, si théoriquement les œuvres numériques sont imprimables sur n'importe quel support (papier, toile, bâche, tissus, etc.) et en n'importe quel format (du plus petit à l'infini), il existe 3 contraintes majeures à leur impression : la taille numérique de l'oeuvre doit être prévue en conséquence, le rendu des couleurs parfois aléatoires en fonction des procédés d'impression, la durabilité des encres sur le support.

Taille numérique : une oeuvre prévue pour être imprimée sur du 10*15cm (et donc peinte sur ce format), aura une qualité visuelle extrêmement médiocre sur un support d'1 mètre par 1 mètre 50. Ce qui oblige l'artiste à prévoir dès la conception la taille finale d'impression.

Rendu des couleurs : Les couleurs ne sont pas « lues » de la même façon sur les écrans (et même entre eux), et les imprimantes (et même entre elles). En imprimerie, la gestion des profils colorimétriques permet un rendu quasiment parfait des illustrations, pour peu qu'elles aient été prévues en conséquence au départ. Toutefois, peu de sérigraphes maitrise la gestion des couleurs, et l'artiste doit surveiller de très près l'impression s'il ne veut pas avoir de mauvaises surprises. L'expérience aidant, il devient plus facile de trouver de bon partenaires pour obtenir les couleurs que l'on souhaite, et apprendre à « calibrer » ses oeuvres pour un rendu optimal. Ceci explique pourquoi une oeuvre vu sur mon écran et sur le vôtre n'aura peut-être pas le même rendu, et pourquoi elle peut-être encore différente à l'impression, si celle-ci n'est pas maîtrisée.

Durabilité des encres à pigments : (notez que le pigment est aussi la base de la peinture dite « classique ») Il existe aujourd'hui une technique (brevetée par Epson) la Digigraphie , qui permet une durabilité d'au moins 100 ans (et certainement plus en conditions optimales, avec vernis de protection et encadrements) avec ses encres à pigments, et ses papiers d'art certifiés garantis sans acide.

6. Garanties :

On m'a souvent posé la question de la « garantie de non reproduction ». Il faut savoir que l'oeuvre appartient quoiqu'il arrive à l'artiste, et si celui-ci souhaite faire des reproductions de ses tableaux, qu'ils soient numériques ou traditionnels, c'est son choix. On fait d'ailleurs aujourd'hui d'excellentes copies de toiles célèbres qui berneraient jusqu'aux éminents spécialistes. Par ailleurs, il existe une nuance de taille entre reproduction et oeuvre originale multiple. La peinture numérique entre, au même titre que l'estampe, dans le cadre de l'oeuvre originale multiple. C'est à dire que sa conception même permet la création de plusieurs oeuvres. La quantité est régie par la loi française, en l'occurrence pas plus de 12 exemplaires afin que chacun de ces exemplaires conserve le statut d'œuvre. Pour ma part, le nombre de tirage oscille toujours entre 1 et 10, et est toujours clairement signalé. Une fois le ou les tirages effectués, mes fichiers originaux sont détruits, et chaque toile possède une double certification : la mienne, et celle du digigraphe. Il ne serait pas dans notre intérêt, à l'un ou à l'autre, de ne pas respecter nos propres certificats. (à lire aussi :quelques règles en matière de séries limitées)

Enfin, si mes oeuvres numériques devaient être copiées, j'en serais presque flattée, et vos originaux n'en auraient que plus de valeur :)….

Avec l'aimable autorisation de Molykine
Estampe Numérique :
L'ESTAMPE NUMÉRIQUE peut-être perçue comme l'hybridation de plusieurs techniques alliant dessin, peinture, scan, photographie, etc.
Voir : Wikipedia

CLAUDE LATRY-SELVA